Témoin de l’évolution de la maladie de ma mère, j’assiste impuissante à sa métamorphose physique et mentale, je me refuse à la considérer uniquement comme malade et d’oublier l’être qu’elle a été.
Par la captation d’actions ordinaires qui rythment désormais son quotidien, j’expose ses difficultés liées à sa dégénérescence cognitive. La filmer en choisissant un cadrage fixe, possible par la lenteur de ses actions, me permet de figer ces instants, comme une vaine tentative d’arrêter l’inéluctable altération de son corps et son esprit.
Je retrace la vie de ma mère et dépeins son portrait par le jeu de l’adresse comme pour ancrer ces faits et traits de sa personnalité, et ainsi, obliger le spectateur·ice à la regarder autrement ; au-delà de ce qu’iel voit.